Matinée commune a Rennes

16 avril 2015

Rennes, un matin en haut de la place Hoche. Je rentre de soirée, vers 9h, quand en haut de la rue je vois un grand black, dreadeux, qui est clairement plus en état; il est sans aucun doute comme moi, en train de finir sa soirée de la veille comme on peut.

Une bagnole s’arrête a son niveau. Deux flics sortent et lui ordonnent de s’arrêter. Le mec s’exécute.

Ils lui demandent ses papiers, le fouillent.

Le mec trébuche un peu, alors un des flics le plaque au mur, en l’étranglant du bras et en bloquant sa jambe avec la sienne. Par réflexe le black se débat un peu, le flic resserre encore. L’autre flic est en train de transmettre l’identité au central, dit que la fouille a rien donné. On voit que ça les dégoûte, mais ils n’ont pas le choix: le central ordonne, donc ils le laissent partir, remontent dans la voiture et repartent.

Outre la violence gratuite sur ce mec qu’ils ne se permettent pas sur tout le monde, pourquoi les flics l’ont-il contrôlé lui plutôt que moi qui étais trois mètres plus loin, qui était pourtant aussi défoncé et aussi dreadeux que lui ?

La réponse me semble limpide. Je suis blanc et lui est noir.

1 réflexion au sujet de « Matinée commune a Rennes »

  1. Mon adolescence Corrézienne,

    Avec mes amis Brivistes (tous « Français de souche ») de nombreuses interpellations musclées par la BAC pour consommation de cannabis sur la voie publique. A chaque fois, petites ou infimes quantités sur nous, après destruction de notre matos et contrôle d’identité au central (où nous sommes pourtant tous connus comme récidivistes pour des multiples ILS de conso de shit) vient le même rappel à la loi brut et donneur de leçons « nous sommes des délinquants malades et allons finir parias de la société, drogués à vie » (en passant, nous avons tous finis ingénieurs, cadres sup ou thésards).

    Plus tard lors de mes études à Bordeaux, avec un ami Libanais alors étudiant étranger en France, nous buvions une bière tout en fumant un peu d’herbe issue de ma production personnelle au jardin public.

    Interpellation et contrôle d’identité par deux agents qui font du zèle, ça dure un bon moment, je repars libre après avoir présenté mes papiers Français. Mon ami, alors seulement détenteur d’un titre de séjour, se voit être embarqué en GAV jusqu’au soir. Après s’être fait menacé d’expulsion à plusieurs reprises au poste de police, il est relâché.

    Les flics étaient persuadés que c’était lui qui m’avait fourni l’herbe et ont tout fait pour tenter de lui faire déclarer cette version dans sa déposition.

    A leurs yeux, l’Arabe était le dealer et le petit Français, la victime sous son emprise.

    Nous étions seulement deux amis, célébrant la fin de nos examens sous un beau soleil de juin.

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